• À L'HOMME MORT DE N'AVOIR PAS PU RÊVER ASSEZ

    À peine éclairé par le soleil, c'était un début de journée ou alors une fin de soirée remplie d'ivresse.

    Assis sur une marche de perron, l'homme revêtait une chemise de jean, ouverte. Son pantalon de cuir marron foncé et épais lui tenait chaud et le protégeait de ce vent tiède du début de printemps.

    Sa moto était garée près de lui.

    Coiffé d'un béret de feutre, il chaussait de vieilles Rangers datant de la guerre d'Algérie. Il avait une bière à la main et un douchant à la bouche. Seul, fatigué, sa barbe, telle une vieille pipe mal culottée, humait le tabac, l'alcool, le sang et la cyprine.

     

    Un sang chaud irriguait ses veines pour venir enivrer son cerveau d'une exceptionnelle force.

    Son regard immobile et certain était posé sur l'horizon de la vallée de la creuse. Ses idées affluaient comme jamais. Des idées claires et solides. Il rêvait d'amour et de liberté. Un air de Sonny Boy Williamson fendait son esprit.

     

    Peut-être était-il seulement nostalgique de son enfance ? Abandonné au grand monde par une mère prostituée dont il était le seul amour...

     

    Mais il rêvait. L'homme rêvait d'amour et de liberté. Un amour et une liberté qu'il donnerait. Comme l'on donne sans jamais s'inquiéter de recevoir.


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